Velcan – Eruption cyclique

 Velcan – Eruption cyclique

A Saint-Saturnin, un team de passionnés élabore, fabrique et assemble des vélos tout terrain haut de gamme 100% français. Une performance remarquable.

Lorsqu’en octobre dernier, à Louvain, Titouan Perrin-Ganier soulève son vélo, il porte la Sarthe à bout de bras. Moins d’un an après le lancement de son modèle Panache SR (sur lequel le triple champion du monde de VTT remporte sa quatrième couronne mondiale), Christophe Moulins a gagné son pari : positionner Velcan, sa nouvelle marque de cycles, conçus, fabriqués et assemblés en Sarthe, comme une référence technologique et sportive dans le monde du VTT. C’est pourtant loin de la Belgique que l’histoire de Velcan débute. Très loin même, du côté de Shenzhen exactement. Boss de l’entreprise AMS, spécialiste de l’injection plastique, le Manceau va souvent en Chine. Là, Il partage l’idée d’un associé : monter une boîte qui produirait dans l’hexagone des cadres de vélos pour des marques françaises et européennes. « J’avais envie d’un dernier défi, explique ce passionné de cyclisme.

Redonner sa chance au Made in France, dans un domaine où notre pays était une référence dans le passé. » A moyen terme, son concept premier, fabriquer en sous-traitance des cadres carbone, ne semble pas être rentable. « Pour pouvoir perdurer, il fallait soit nous diversifier, soit créer notre propre marque. C’est cette option que l’on a choisie. »
Arrivé depuis peu chez Velcan en tant que directeur commercial, Jean-Luc Magguilli salue l’option de Christophe Moulins : « C’était osé. Mais d’entrée, Velcan a fait le bon choix et s’est positionné sur le créneau haut de gamme. »

Après trois ans de développement, le Panache SR (pour semi-rigide avec une seule suspension) est né. Concentré d’esthétique et de technologie, il est le premier ambassadeur de ce savoir-faire, alliant plaisir et performance.

Le secret d’un matériau high-tech

Velcan - Saint-Saturnin 72

« Après la validation du dessin en 3D effectué par un bureau d’études partenaire, nous avons développé notre composé, constitué de fibres de carbone pré-imprégnées. Elles sont stockées à -20°C, afin de permettre la conservation de leurs propriétés particulières. » Répartition des masses, résistance, dynamisme, poids, confort, banc de test, terrain… Le cadre du Panache SR en a vu de toutes les couleurs avant d’être présenté en 2019, pour la première fois au grand public, lors du Roc d’Azur, premier événement mondial de VTT, organisé à Fréjus. De trois points de vente pour débuter, dont Cyclebox à Saint-Saturnin, « un de nos meilleurs ambassadeurs », les vélos Velcan sont aujourd’hui vendus dans une vingtaine de boutiques en France. « Nous voulons vraiment développer ce mode de distribution, plutôt que la vente en ligne, précise Jean-Luc Magguilli. Velcan est d’abord une aventure humaine. Rien ne remplace la découverte du vélo en concession, le toucher, les conseils du vendeur.» Faisant face à une énorme concurrence, outre sa fabrication française, Velcan multiplie les atouts. Notamment la personnalisation de ses modèles qui, aujourd’hui, comptent également le Panache TS (à suspensions arrière et avant) et l’Ahero, vélo de course super profilé pour la performance (sprint et montagne).

« Et la gamme va s’élargir avec l’arrivée prochaine d’un gravel, vélo de route très costaud, type rando et cyclocross. »

Velcan - Saint-Saturnin 72

Ce jour dans l’atelier, la fourmilière Velcan s’anime, « jonglant comme beaucoup d’entreprises avec les problèmes d’approvisionnement liés au Covid ». Dans une chambre grise, Léo positionne méticuleusement dans un moule (de cadre avant) plus de 400 feuilles de carbone prédécoupées au laser. Après ce drapage, Pierre réalise le moulage pour compacter les fibres, afin d’assurer la résistance du matériau. Une fois passé au four, Eric remastique et ponce à la perfection la pièce qu’il assemble avec son arrière pour être peinte. « Souvent en fonction des couleurs du client ». Reste ensuite l’assemblage des autres composants pour réaliser ce vélo sarthois de haute technologie. « Aujourd’hui, nous produisons près de 400 vélos par an. A moyen terme, l’objectif est de doubler ce chiffre. » Pour y arriver, Velcan cherche des partenaires. Alors, tenté par ce sprint ?

Philippe Laville

https://www.happy-sitiz.fr

Le Mans, ma ville, la Sarthe, mon département, je les adore et vous invite à partager mes coups de cœur. Passionné par les gens qui osent et qui cassent les codes, j’anime une rédaction qui n’a de cesse de vous étonner. Je vous les présente.

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