Le rêve de David – Air Bleu ULM

 Le rêve de David – Air Bleu ULM

Sur l‘aérodrome du Mans, Air Bleu ULM entretient le rêve : celui de voler en toute sécurité et légèreté au-dessus de la Sarthe et ailleurs.

Début des années 80. En pédalant sur son vélo, à la rencontre de Didier Lejay, pionnier de l’ULM en Sarthe, le jeune David ne sait pas encore que ce jour va changer sa vie : « J’avais 11 ans. Avec ma mère, on venait d’arriver à
Commerveil. La maison était installée tout proche du terrain d’envol. Un jour, je suis allé voir ce qui se passait là-bas car j’avais remarqué que je pourrais y faire rouler ma petite voiture télécommandée. » A cette époque, l’ULM pendulaire (celui avec la grande aile) en est à ses balbutiements.

Les engins volants n’ont rien à voir avec maintenant. Encore moins avec les multi-axes (sorte de petit avion à deux  places) d’aujourd’hui et les autogires, les derniers nés de la trilogie des ULM. « Ça a été une vraie révélation. »
Un jour, alors qu’il joue avec sa miniature téléguidée sur le bitume du petit aérodrome, Didier Lejay lui dit : « Prêt à embarquer ? » Quatre ans plus tard, l’instructeur lâche son “poulain“ dans les airs. « J’ai fait mon premier vol en
solo à 15 ans », se souvient David Morin. Depuis toujours, ce “lâcher’’ est la règle dans le milieu de l’ULM français : « c’est l’instructeur du pilote en formation qui estime quand son élève est apte à voler tout seul. Ceci dans un cadre bien défini et surtout concerté. » Chaque année, fidèle à cette éthique, David lance une dizaine de nouveaux “passionnés volants“ dans les airs, au-dessus de l’aérodrome du Mans.

Dans ce monde à part, tout est empreint de légèreté. « En ULM, nous devons être très légers. Nous appelons ça la “culture de la masse’’. Tant dans le poids de nos engins, aujourd’hui le plus souvent en carbone, mais aussi dans
notre façon de piloter, où nous apprenons d’abord à être très humbles et à nous remettre sans cesse en question. »

· happy Sitiz

Le survol de sa maison

Aujourd’hui, seul à la tête d’Air Bleu ULM, David ne regrette pas son choix de vivre à 100% dans les nuages : « j’ai rejoint la structure, d’abord comme instructeur sous-traitant. Ceci au début des années 90, alors que je travaillais comme commercial dans différentes entreprises. » Dans les airs, avant de faire le “grand saut’’, David a également eu plusieurs “vies’’ : instructeur en ULM pendulaire à Dijon, technicien sur l’ULM prototype du film Le peuple
migrateur (réalisé et produit par Jacques Perrin en 2001), “surveillant“ de voie ferrée en ULM autogire pour la SNCF ou encore double champion de France d’ULM autogire…

« Pendant 30 ans, je n’ai pas cessé de me poser la question de savoir si je pouvais me mettre à mon compte », sourit-il. En 2017, il s’associe (enfin) avec Joël Poulain, le créateur d’Air Bleu ULM : « Joël voulait passer la main en douceur. Je suis devenu son partenaire durant cinq ans. » Sur l’aérodrome du Mans, en face du circuit des 24 Heures, David est aujourd’hui accompagné de Lucile, responsable administrative et « également pilote de baptême ».

Ce jour, dans le baraquement de sa société, une adolescente est présente. A 14 ans, la jeune fille prépare son brevet de pilote et suit un cours théorique sur la réglementation de l’espace aérien. « Depuis le début d’Air Bleu ULM, nous avons ainsi formé plus de 250 pilotes », confie David. Comme le plus souvent, la majorité de ces diplômés ont découvert l’ULM à l’occasion d’un baptême. Seul dans les airs avec un instructeur (ou en compagnie d’un autre mini-avion), ce vol a été l’occasion d’en prendre plein les yeux. « Parfois, note David, les gens nous demandent de survoler leur maison. »

Sur la piste, non loin de là, Thierry, autre élève pilote, prépare l’autogire : vérification des paramètres de vol, plein d’essence… « Cela fait partie de la formation. L’aspect humain et l’autonomie sont des facteurs primordiaux. » ans
le hangar ouvert, d’autres guêpes volantes : des multiaxes en révision et un superbe autogire, « celui-ci survole tous les jours le Mont-Saint-Michel ». A ses côtés, le nouveau venu, un Magni M24 (cabine fermée), « un plus pour accueillir les enfants notamment ».

Dehors, Thierry est prêt à s’envoler, Didier le rejoint. Comme chaque jour, il faut décoller et atterrir avant que le soleil ne se couche…

· happy Sitiz · happy Sitiz

Vincent Vega

https://www.happy-sitiz.fr

Plutôt rock, Vincent ne fait pas de concession. L’originalité et la passion sont les moteurs de sa quête éternelle. Tenace, il piste chaque nouveau commerçant, artisan unique, incroyable artiste ou chef d’entreprise insolite.

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