Soul Train – Mourad El Mrini

 Soul Train – Mourad El Mrini

Danseur allonnais, Mourad El Mrini a trouvé son rythme. Un conte de fée…

Années 80, en plein coeur d’Allonnes, une télé. Dans le salon familial, Sabah et son petit frère, pas plus haut que trois pommes. « J’avais trois, quatre ans. Avec ma soeur, nous passions des heures à regarder les vidéos de James Brown, The Temptations ou Cool and the Gang. Nous connaissions par coeur toutes leurs chorégraphies. » Dans une famille où le funk est “religion“, Mourad El Mrini s’identifie évidemment à Michael Jackson : « A six ans, j’avais les mêmes chaussures. Je maîtrisais le moon walk à merveille », sourit-il. Son plus grand fan est son oncle Mohamed, excellent danseur de break danse, invité dans l’émission H.I.P H.O.P, animé par l’emblématique Sydney. Dans la cité, Mourad garde pourtant cette passion “secrète“. Gamin, il est happé par la folie 98. « Comme tout le monde, j’ai fait du foot. » Puis ado, ses potes le connaissent plutôt pour sa pratique du karaté et du muay thaï boran, art martial thaïlandais. « J’étais dingue des films de Bruce Lee. Je trouvais que les combats étaient de véritables chorégraphies. » Arrivé au lycée, il se remet à la danse de rue. « Par internet et la lecture, j’ai commencé à faire des recherches sur les différents courants funk et j’ai découvert l’émission Soul Train. »

C’est le choc. Créée en 1970, cette émission US, diffusée d’abord à Chicago, devient par la suite une institution : « C’était le premier programme de variétés pour le public noir. » Les plus grands chanteurs y passent : Marvin Gaye, Tina Turner, Aretha Franklin, The Jackson Five… Et surtout, Soul Train invitent des danseurs incroyables dont Shabba-Doo, référence mondiale dans le popping et le locking, deux styles de funk, robotiques et saccadés. « A cette époque, j’ai fait un stage à Paris pour apprendre ces danses. » L’année du bac, il y retourne pour participer à un concours où il finit deuxième en popping et locking. Alors coach personnel et chorégraphe de Lionel Richie et Madonna, LE “mythique“ Shabba-Doo est président du jury.
A la fin de sa prestation, il glisse ces mots au jeune Sarthois : « hey, tu me rappelles moi à ton âge ! » Le bac en poche, l’université lui paraît bien fade. « Je voulais vivre de cette danse. » Pour y arriver, Mourad force alors le destin. « En 2010, j’ai contacté Poppin Taco, coach de Michael Jackson. Je lui ai expliqué ma passion. Il a accepté de me recevoir en Californie. » Pendant 15 jours, Mourad vit à Long Beach un rêve éveillé : « des heures passés dans son salon à breaker. »

De retour sur Allonnes, le Sarthois tente de se faire une place dans le milieu de la danse. En vain. « J’ai passé des castings mais mes lacunes en danse contemporaine étaient évidentes. » Le temps de petits boulots, il décide de rebondir et de devenir prof. Il suit une formation puis encadre des groupes d’aérodanse. « Jusqu’à il y a deux ans où Shabba-Doo est revenu en France pour parler de Soul Train. » Il le revoit : « Il m’a tout de suite reconnu et m’a invité dans son école à Los Angeles.» Au Performing Art Center, Mourad s’aguerrit et la star US lui propose même de devenir ambassadeur de son école. Depuis, Mourad a fondé sa propre compagnie Fonk Legacy. Professeur en Sarthe (Coulaines, Moncé-en-Belin et à la MJC Prévert), il est également le directeur artistique d’Ameega, un des derniers “Mohicans“ français du funk.

En octobre 2019, il va même monter sur les planches. Let’s groove ! Son âme a finalement pris le bon wagon…

Philippe Laville

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Le Mans, ma ville, la Sarthe, mon département, je les adore et vous invite à partager mes coups de cœur. Passionné par les gens qui osent et qui cassent les codes, j’anime une rédaction qui n’a de cesse de vous étonner. Je vous les présente.

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