Fer et refaire – Industreet

Installé dans la campagne sarthoise à Saint-Aignan, Industreet crée et customise du mobilier d’usine.

Il ne manque qu’une épaisse forêt englobant la longère de Thomas Davette ou, au loin, la stature d’Uluru pour se croire en plein Oregon ou dans le nord de l’Australie, endroit qu’il affectionne tant, « j’y serai bien resté à une époque ». Mais rien de tout cela. Bienvenue dans la campagne du Pays Marollais, entourée de bocages et de fermes avoisinantes. Le maître des lieux absent, ce sont Indie et Loky, les deux chiens du « domaine » qui se chargent de l’accueil. Arrive alors, salopette marron et chaussures Caterpillar aux pieds, Industreetman : « désolé pour le retard, je suis allé chercher un client qui s’était perdu. » L’affaire conclue (une vente de vieilles armoires métalliques en casiers), « j’ai été obligé d’acheter un lot de 30 pour en avoir quelques-uns », Thomas nous accueille dans sa ferme. Installé à une imposante table qu’il a “bâtie“, il nous conte sa vie : « elle a sans doute commencé quand mes parents sont venus s’installer à la campagne. Ça a fait tilt. » Très sportif et surtout triathlète de formation, « j’étais au sport-études à La Ferté-Bernard », Thomas “teste“ la fac, « psycho à Nantes » avant de tâter des petits boulots par-ci par-là puis de s’engager dans l’armée de l’air comme pompier. « Au départ, je voulais être pilote. » Rapidement, la situation lui pèse. « J’étais basé sur la base de Villacoublay. On vivait en autarcie. Je n’avais pas de vie sociale. »

Une “escapade“ prolongée en Australie avec sa compagne du moment le libère de cette charge. « Là-bas, j’étais chauffeur livreur de fruits et légumes. J’adorais cette vie. » Mais le “blues“ de son amie le contraint à rentrer en France. « J’ai alors quitté l’armée de l’air puis j’ai travaillé dans la gestion de gîtes ruraux. » Touche-à-tout, bricoleur, Thomas rafraîchit certains intérieurs et pour d’autres repense la décoration, l’atmosphère. Pour cela, il customise des meubles de récupération. Dans la foulée, il commence à les transformer pour lui. « Dans le style vieille usine afin de leur donner une âme. » Son premier ouvrage : un (superbe) établi de cuisine qu’il utilise chaque jour.

· happy Sitiz

Prendre le temps de fabriquer

A l’écart du voisinage, « je peux ainsi faire tout le bruit que je veux quand je travaille sans gêner quiconque »,
Thomas a fait aujourd’hui de cette activité sa première source de revenus. « Je récupère un peu partout du mobilier d’usine, de la matière première chez les ferrailleurs ou du vieux bois chez les particuliers. » Dans son atelier installé dans une partie de sa longère, il décape, découpe, meule, patine acier et autres revêtements. Bienvenue chez Industreet ! « Au début, j’ai vendu principalement ma production via internet. J’ai ainsi des meubles qui sont partis un peu partout en France, en Angleterre ou encore en Belgique. » Mais pour Thomas, le but n’est pas de vendre à tout prix : « je ne veux pas que ce soit la course en avant. Je souhaite faire chaque meuble en prenant le temps. Si j’ai choisi cette vie à la campagne, c’est pour vivre le moment présent. Sans courir partout. »

Dehors, à l’arrière de sa ferme, un jardin potager sous serre, « je fais également ma bière », une grande terrasse – en bois où trônent fauteuils et sofas -est installée dans un arbre à… trois mètres du sol. La vie de Thomas résumée en une image. Aujour’d’hui, finies les “virées“ aux quatre coins de l’hexagone, l’estafette livre sa production principalement au Mans :
« Grâce à Bruno Guimier, j’expose chez Influences. »

Bonne pioche pour la boutique mancelle de déco, rue Gambetta, ses tables, armoires ou bureaux se sont fait récemment beaucoup “d’amis“. De quoi fournir un peu de travail à Monsieur Industreet…

Philippe Laville

https://www.happy-sitiz.fr

Le Mans, ma ville, la Sarthe, mon département, je les adore et vous invite à partager mes coups de cœur. Passionné par les gens qui osent et qui cassent les codes, j’anime une rédaction qui n’a de cesse de vous étonner. Je vous les présente.

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