Unique cachet – Estampille

Sous l’appelation Estampille, la brodeuse Clémence Bourneuf crée à Mezeray d’étonnants bijoux, mélange de tradition et de modernité.

Finalement, Clémence Bourneuf s’y sent bien dans cette maison de Mézeray, en bordure de bois. Là où elle a grandi depuis sa tendre enfance. « Petite, j’étais un peu contrariée. Je voulais vivre en ville pour pouvoir aller au cinéma, au théâtre, faire plein de choses qu’on ne fait pas à la campagne. » Piano, flûte traversière, c’est pas son truc. Le dessin par contre, oui : « alors collégienne, j’ai pris des cours. Servanne, la prof, m’a marquée. Elle m’a fait découvrir plein de trucs. J’ai adoré. » Si bien qu’après sa scolarité à Malicorne, la jeune Clémence postule au Lycée Livet de Nantes pour entrer en filière d’arts appliqués. Dans la big Sitiz ligérienne, la jeune fille s’éclate : « On était encore dans l’exploration. On faisait de tout : du design, de la mode, du graphisme… »

Et du textile : « mon coup de coeur ! » Elle part ensuite à Cholet en BTS mode, mais la voilà frustrée : « je pensais qu’on allait créer plein de choses de nos mains. Mais c’était trop scolaire, trop cérébral. » Sa bouée ? Un court stage à Paris dans la Maison Lesage, atelier travaillant pour les plus grandes maisons de mode et de haute couture, une référence mondiale. « A Malicorne, j’avais pu rencontrer Michèle Rabard, modéliste dans cet établissement à partir de 1975. » Chez Lesage, la Miss en prend plein les yeux et y revient pendant trois mois : « après une semaine d’évaluation, on m’a dit que j’avais le petit truc. J’étais trop heureuse. »

On la met alors sur des robes Chanel, Dior : « j’ai côtoyé l’exceptionnel. Tant dans les matériaux que dans la façon de faire. » Car ici, aucune place à l’improvisation : chaque perle, chaque paillette doivent être placées sur les robes de façon parfaite. A la fin de ce stage, Clémence scelle ainsi son destin : « ce sera la broderie ou rien. »

· happy Sitiz

Sa propre marque

Après la Vendée, la voici à Rochefort, dans un bastion de la broderie française : le Lycée pro Gilles Jamain. En deuxième année, alors qu’elle travaille sur une thématique, Estampille germe déjà dans son esprit. C’est ainsi le nom qu’elle choisit pour son mémoire sur la valorisation de l’art. En 2016, DMA de broderie en poche, elle file ensuite à Paris, suit quelques formations (chapellerie, broderie machine, plume…) pour affiner sa technique et travaille même pour une créatrice en haute couture.

Début 2018, Clémence crée son premier bijou Estampille. Cette première “empreinte“ plaît instantanément. De quoi donner des ailes à la jeune brodeuse : « à chaque réalisation, je pousse au plus loin l’exploration. Je varie les matériaux, les motifs, les couleurs. » Un an plus tard, ses manchettes, bracelets et boucles d’oreilles sont réalisés en petit série, à la main, en utilisant des techniques de la marqueterie de paille, de la broderie d’art et et du cannage traditionnel, comme le tissage sur châssis. Dans la maison de son enfance, Clémence occupe aujourd’hui une partie de l’étage. Là, la paille de seigle, finement découpée, rencontre les fils et les lames mécaniques utilisés en broderie or. Minutieusement, elle illumine ses créations que les boutiques de l’Abbaye Royale de l’Epau, l’Office de Tourisme de Sablé ou encore du Domaine du Moulin Cavier à Avrillé proposent à leurs visiteurs. Travaillant également pour des projets précis avec différents partenaires ( Atelier Madam à Malicorne, miroiterie Grav’Or au Mans…), Clémence rêve maintenant de créer de grosses pièces : « à terme, j’aimerais m’orienter vers les objets d’art. Je déborde d’envies. »

Dans le futur, on n’a donc pas fini de découvrir, ici ou là, des créations cachetées… Estampille !

Natacha De Lorenci

https://www.happy-sitiz.fr

Après avoir parcouru le monde comme grand reporter, Natacha s’est installée en Sarthe et n’a de cesse d’y trouver les perles rares. Insatiable, elle y déniche les sujets insolites et les met en lumière.

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