Petits tableaux – Atelier Vézanne – Le Mans

 Petits tableaux – Atelier Vézanne – Le Mans

Créé à partir de céramiques anciennes, notamment de Malicorne-sur-Sarthe, chaque bijou de l’Atelier Vézanne raconte une histoire.

« Enfant, pour les déjeuners de famille, j’adorais quand mes grands-parents sortaient leurs assiettes parlantes de Malicorne. Je regardais les motifs et je choisissais chaque personnage. » Petite, Clélia Chotard s’entoure d’un monde féérique qu’elle ne cesse de faire grandir :
« à Sillé-Le-Guillaume, mon père travaillait dans la confection. J’allais souvent avec lui dans sa manufacture. Avec les boutons, quelques fils et des bouts de borderie qui traînaient, je créais un tas de de choses. » En ce temps, Clélia ne sait pas encore que la faïencerie d’art de ses grands-mères fera un jour partie intégrante de sa vie. Lycéenne, elle choisit la filière artistique. « On touchait à tout. Le métal, la gravure, la photo… »

Aux Beaux-Arts du Mans, ses souvenirs remontent une première fois à la surface : « pour mon diplôme, j’ai choisi de travailler sur le romantisme allemand du XVIIIe, en jouant entre réalisme et abstraction. » En cinquième année, elle rencontre Roger Blaquière. L’artiste sarthois lui fait découvrir et visiter une faïencerie d’art de Malicorne. Une révélation ! « J’étais émerveillée par l’ambiance de l’atelier, explique Clélia. J’observais. J’admirais les artisans travailler et j’étais subjuguée par les quantités de moules en plâtre, qui traduisaient le poids de l’histoire faïencière du village. » Chaque soir, Clélia imagine et dessine une série de décors pour ces assiettes vedettes, du Second Empire à la Première Guerre mondiale.

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Là où coule la Vézanne

En novembre 2009, Clélia et son conjoint rejoignent l’équipe qui vient de reprendre une faïencerie à Malicorne. Ils s’installent en plein coeur du village, à quelques mètres de l’ancien atelier de Léon Pouplard, célèbre fabricant de faïence. Le duo d’artistes apprend les savoir-faire et se passionne pour le patrimoine de la cité sarthoise et surtout le métier de faïencier. « On a tenté d’apporter de la modernité, tout en respectant son patrimoine. »

Quelques années plus tard, lors du premier confinement, comme pour toutes les familles, la vie semble s’arrêter. «On avait un autre rapport au temps. » Un jour, sa fille Garance ramène à la maison quelques tessons de faïence dénichés au fond du jardin, là où coule la Vézanne.
« On les a nettoyés. Puis, on en a cherché d’autres, en se prenant au jeu. » Chaque fois, ils font de nouvelles découvertes. « On a même trouvé des morceaux d’un magnifique cendrier de Léon Pouplard, superbement décoré de petits personnages. » Et, comme par magie, Clélia voit naître sous ses yeux un nouveau concept : un bijou qui sublimerait la faïence ancienne. Des bagues, des boucles d’oreilles, des pendentifs, comme autant de petits tableaux que porteraient élégamment les femmes.

Aujourd’hui, dans son atelier, Clélia, formée à l’Institut de bijouterie de Saumur, trie et nettoie assiettes en faïence ou fragments de vaisselle qu’elle a récupérés. « Je veux valoriser ce patrimoine, tout en y ajoutant une vision contemporaine. » Inspirée, elle découpe ensuite méticuleusement chaque pièce. Limée et poncée, chacune est ensuite habillée d’un support également fabriqué à la main, plaqué or ou argent. Polissage, brasage, sertissage… Son coup de main est précis, chaque geste délicat. Chaque bijou est unique !
Ses créations d’exception émerveillent déjà des lieux de patrimoine comme l’Abbaye Royale de L’Epau, le Château de Montmirail… En mai, Clélia installera son atelier en face du musée de Malicorne. Elle se fera un plaisir de vous y recevoir et de partager sa passion…

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Natacha De Lorenci

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Après avoir parcouru le monde comme grand reporter, Natacha s’est installée en Sarthe et n’a de cesse d’y trouver les perles rares. Insatiable, elle y déniche les sujets insolites et les met en lumière.

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